Elles sont là, légères : deux Sylphides pourprées,
Virevoltant autour de moi, pauvre mortel,
Sous cette lumière rougeoyante, irréelle,
Aguichantes, de ce bois m'attirant à l'orée,
Aériennes, envoûtantes, me poussant à entrer,
Elles font bientôt de leur danse sensuelle,
Insistantes, envahissant mon esprit rebelle,
Des rets invisibles dans lesquels m'enfermer.
Vers leur royaume, pour pouvoir m'emporter,
S'emparant de mon âme, ces fées douces, et si belles,
Forcent ma volonté à les suivre, fidèle,
Dans leur monde idéal d'où l'on ne sort jamais.
Libre enfin, si heureux de pouvoir échapper
À ce satané siècle où l'on est privé d'ailes,
À ce fichu pouvoir qui toujours nous harcèle,
Je m'endors auprès d'elles, maintenant apaisé.
© Robert Gastaud, Janvier 2008