« Chez Gastaud, y’a tout ce qu’il faut », qu’elles m’ont dit, les copines ! Alors, j’ai pris mes deux cabas et j’m’en suis allée d’un coup d’ailes jusque chez eux.
Hou là, là ! Mais c’est qu’elles avaient raison ! Des fleurs partout ! Des fleurs de fraisiers, des petites pensées sauvages pas plus grandes que moi, du pourpier, des ficoïdes, des arums, de la verveine, des campanules, des osteospermum, des pâquerettes, plein de fleurs de solanum, des tas de gazanias et j’en passe… À vous donner le tournis, tout ça. On n’a même pas besoin de se battre pour se servir, il y en a pour tout le monde et pas besoin de payer.
Tiens, les rosiers se reposent en ce moment, j’espère qu’ils nous préparent quelque chose de bon pour bientôt. J’ai remarqué aussi de la lavande et tout un tas de tournesols qui s’annoncent, et puis des orpins pour cet été. Il faudra que je le raconte aux copines, elles ne le savent peut-être pas encore ! On va se faire une récolte, je vous dis pas… Dommage que leur jardin soit si petit ! Mais bon, je ne vais pas me plaindre, quand même.
Génial, il y a aussi des petites maisons pour les oiseaux : ils doivent leur donner des graines en hiver ! Ils ne pensent pas qu’à nous…
« Y’a tout ce qu’il faut », qu’elles m’ont dit, les copines !
Pour les remercier, on se laisse prendre en photo, c’est sympa, non ? Vous m’avez vue ? Là, c’est dommage, il y avait du vent, et sur la photo où je regardais bien l’appareil, la fleur a bougé et je suis floue, alors on a décidé de montrer celle où je suis de dos. Ça ne vous gêne pas, j’espère. Pour le portrait, on recommencera une autre fois.
Et puis, ils ont l’air si contents de nous voir arriver pour faire nos provisions : à croire qu’ils ont fait exprès de planter toutes ces fleurs pour nous faire venir. Mais quelqu’un m’a dit à l’oreille que la plupart sont sauvages, qu’elles se sont replantées seules et que ça les amuse de les laisser vivre dans ce désordre plein de couleurs.
Alors j’ai fait cent fois le tour du jardin et j’en suis toute saoule. J’ai rempli mes cabas et comme vous voyez, ça déborde. Sûr que je vais avoir une prime au rendement ce soir, si j’arrive à rentrer à la maison !
Ni vu ni connu, je vais faire une pause et me restaurer un peu pour reprendre des forces, parce que les cabas, qu’est-ce qu’ils sont lourds ! C’est que la maison, elle n’est pas tout à côté, j’ai encore du chemin à faire avec tout ce barda…
Allez, à bientôt vous autres, je reviendrai !
« Chez Gastaud, y’a tout ce qu’il faut… », la lalère…
© Robert Gastaud mai 2008