Elle était belle.
Elle était douce.
Elle était blonde.
Elle était sage...
Sous son blanc chemisier, ses petits seins mignons
Soutenaient mon regard, adorables fripons !
Sous sa jupe plissée, cuisses fines et dorées
Espéraient le zéphyr qui voudrait les montrer.
Insolent cache-cache, propice à me narguer !
Ses yeux rieurs m'étaient une invite câline,
Ses cheveux, aux épaules, jouaient les pèlerines,
S'insinuant parfois dans son décolleté,
Histoire d'attirer l'œil et de le titiller.
Un air d'ado, juste un air : femme, et libérée !
Regards, sous-entendus, séduction, jeu...
Elle était sage.
Elle était blonde.
Elle était douce.
Elle était belle...
Un soir, derrière sa chaise, pendant qu'elle lisait,
J'osai prendre ses mèches pour les lui relever
Et contempler sa nuque, elle aussi bien hâlée.
Mon intention était honnête... enfin, je le croyais !
Leur odeur m'envoûtait, leur soyeux me perdrait.
Feignant l'indifférence, se laissant caresser,
Je la sentis bientôt doucement frissonner.
Quittant alors son siège, pour à moi s'adosser,
Offrir son tendre cou à ma bouche hésitante,
Emportée par l'émoi, enivrée, consentante.
Palpitations, corps contre corps, chamade...
Elle était blonde.
Elle était belle.
Elle était douce.
Elle était chaude...
Sentant, sans doute aucun, mon désir s'amplifier
De la serrer plus fort, dans mes bras enlacée,
Elle se tourna vers moi, les yeux enamourés,
Saisissant mon visage en ses mains énervées
Pour enfin boire mes lèvres, ainsi qu'elle en rêvait.
© Robert Gastaud, janvier 2008